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  • gillestroispoux

Saint-Paul et Amsterdam

Dernière mise à jour : 27 déc. 2020

Nous sommes arrivés devant l'île d'Amsterdam le mardi 22 décembre vers 6 h. L'île était couverte et brumeuse mais le beau temps et la chaleur furent des nôtres durant les quatre jours d'escale et l'accueil des hivernants fut toujours aussi chaleureux.







Le district de Saint-Paul et Amsterdam est situé dans le sud de l’océan Indien à environ 1 325 km au nord-nord-est des îles Kerguelen. Les deux îles sont de tailles très différentes, l’île Amsterdam a une superficie de 54 km2 contre 8 km2 seulement pour l’île Saint-Paul. Toutes deux sont des volcans actuellement inactifs. Elles sont distantes d'environ 85 km.


L’île Amsterdam présente le climat le plus clément des îles subantarctiques. Il se rapproche de celui de la Bretagne avec quelques degrés en plus. Il contraste avec celui des autres bases, c’est pour cela qu’elle est souvent appelée l’île tropicale des îles subantarctiques. Nous sommes plutôt sous un climat subtropical. La température de la mer en surface varie approximativement de 12 °C en août à 18 °C en février. La température de l’air sous abris varie de 11 °C en août à 18 °C en février, la moyenne annuelle étant de 14 °C. En revanche, on observe là aussi un effet du réchauffement climatique avec une hausse du nombre de jours avec une température supérieure à 20 °C.


Ce sont les compagnons de Magellan tué aux Philippines au cours de son tour du monde, qui le 18 mars 1522 à bord du Victoria, sous les ordres de Juan Sébastien Del Cano, découvrirent la plus haute des deux îles, appelée maintenant Amsterdam. Ils n'en prirent pas possession et ne la baptisèrent pas. C'est à peine si Juan Sébastien Del Cano en fit état dans son rapport de mission.


Une centaine d’années plus tard, le navire hollandais Zeewolf  commandé par Harwick Claesz de Hillegom aperçut par temps brumeux la plus méridionale des deux îles (Saint-Paul) dont il fixa la latitude 38°50′ sud. N’étant indiquée sur aucune carte, il lui donna le nom de son navire, mais cette désignation ne fut pas adoptée par la suite. Quant à l’origine de ce nom, le géographe et géologue Charles Velain l’a retrouvée dans un portulan (carte marine que l’on dressait au moyen-âge du temps d’Henri II).

Le 11 juin 1633, le gouverneur hollandais Van Diemen en se rendant à Java, passe entre deux îles à bord de son navire le Nieuw Amsterdam, donnant ce nom à la plus septentrionale des deux îles.

Le premier débarquement eut lieu seulement en 1696, par le hollandais De Vlaming. Son récit donne peu de détails sur Amsterdam, mais contient une intéressante description de Saint-Paul et l’opinion accrédita que la découverte de ces îles était due à De Vlaming.


L’île est d’origine strictement volcanique. De formation très récente, Amsterdam est un volcan relativement simple constitué d’épanchements de lave et de projections de scories basaltiques.







L’île Amsterdam, massive, ceinturée de falaises abruptes, abrite depuis 1950 la base permanente Martin-de-Viviès où hiverne environ une vingtaine de personnes. Amsterdam est le sommet émergé d’un volcan marin, dont une partie s’est effondrée, laissant une falaise abrupte de 700 m de haut. La pointe d’Entrecasteaux qui tire son nom d’Antoine Bruni d’Entrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse avec les navires La Recherche et L’Espérance, est le lieu privilégié d’observation des albatros à bec jaune et fuligineux qui nichent dans la falaise.











L'île d'Amsterdam est certainement l'île la plus éloignée de toute terre habitée. La station de pointe Bénédicte analyse chaque jour l'air qui semble être le plus pur du monde.



À l'origine, la partie basse de l'île devait être entièrement couverte d'un arbre endémique, le phylica arborea. Pour diverses raisons, il avait presque disparu et depuis plusieurs années, il y a une démarche écologique de le replanter.





L'île accueille une énorme colonie d'otaries d'Amsterdam qui sont omniprésentes autour de la base et dont il faut se méfier car leurs morsures sont très graves.


Nous sommes repartis vendredi 25 décembre vers 16 h en longeant la falaise d'Entrecasteaux où nichent de nombreux albatros en direction de l'île Saint-Paul.






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