Entre Crozet et Kerguelen

Nous avons quitté Crozet dimanche soir vers 17 h et avons longé l'île de l'Est qui était presque dégagée. Cette île où j'ai passé dix jours en 1982 est très rarement dégagée. Elle est montagneuse et culminant à plus de mille mètres, elle est pratiquement toujours recouverte d'un nuage orographique. C'était le cas quand nous y étions et n'avions pu, à aucun moment, la survoler et la photographier. Elle n'est toujours pas cartographiée, ce qui n'est pas très grave dans la mesure où elle est protégée et qu'on ne peut plus la parcourir. Un simple croquis demeure.

Aujourd'hui, mardi 15 décembre, nous sommes à 49° 11' de latitude sud et la température commence à fraîchir : 2,9 °C pour l'air et 5 °C pour l'eau avec un vent très froid de 30 à 40 nœuds.

Nous sommes à 120 miles de Kerguelen et avançons à une vitesse de 12 nœuds afin de pouvoir arriver dans la baie du Morbihan face à Port-aux-Français demain matin vers 6 heures. Nous avons avancé nos montres d'une heure cette nuit et serons maintenant avec un décalage de 4 heures avec la métropole.

Autour du navire un ballet incessant d'oiseaux nous accompagne. On y retrouve plusieurs espèces d'albatros, albatros hurleur et albatros à sourcils noirs, des damiers du Cap, des pétrels géants et autres puffins.

Cet après-midi, ce sera la traditionnelle séance de tamponnage des courriers qui seront postés à Kerguelen. C'est une coutume, au niveau des TAAF que de recouvrir les enveloppes avec les cachets non postaux des différents organismes présents sur le bateau. Une telle démarche est réalisée avant chaque arrivée sur base. Ce fut déjà le cas pour Tromelin et Crozet.